En 2002, Yvon RIALLAND a créé ABCI (Atelier Breton Chaudronnerie Industrielle) avec deux autres salariés de l’entreprise où il travaillait précédemment comme chargé d’affaires : Serge Ravel et François Bernard. L’entreprise a d’abord été hébergée dans la pépinière d’entreprises, parc de l’Estuaire, de la communauté de communes à Arzal. Originaire de Saint-Nazaire, il voulait absolument s’installer dans ce secteur pour y vivre.

En cinq ans, l’entreprise est passée de 4 à 18 personnes et vient de construire ses propres locaux sur la même zone d’activité, un atelier de 2 000 m². Son chiffre d’affaires annuel est passé de 320 000 € la première année à 2 millions d’€.Gérant majoritaire, Yvon RIALLAND voit l’avenir sereinement et défend ce métier qui peine à recruter.

Pour trouver ses salariés, cela n’a pas été simple. Il a décidé de faire confiance à des jeunes n’ayant pas forcément d’expériences professionnelles. “Ils sont motivés et on les aide. des chaudronniers, on n’en trouve plus.”

Plusieurs chefs d’entreprise sont dans la même situation. Il faudrait revaloriser les métiers de la métallurgie et de façon plus générale les métiers manuels auprès des jeunes avec une scolarité qui tienne la route”, commente Yvon RIALLAND, qui n’hésite pas à intervenir dans les collèges pour faire connaître ces métiers.

“Malheureusement, il y a encore cette image de métier sale et difficile, alors qu’on ne travaille plus du tout dans les mêmes conditions et que les salaires ont été revalorisés”.

L’entreprise travaille sur des plans fournis par ses clients dans des domaines variés, qui vont du traitement de l’eau à l’industrie minière. “On part d’une tôle plate en inox ou en acier découpée au laser. On procède au formage, à l’assemblage et à la soudure”.

Le choix de l’emplacement ne s’est pas fait complètement par hasard. ABCI se fournit à 90 % chez l’entreprise voisine, Bretagne Oxycoupage. Le premier créneau est le traitement des eaux. ABCI fabrique des cuves et des filtres pour les stations d’épuration, du matériel. Parmi ses clients, la société compte la Saur, Véolia ou encore OTV, filiale de Véolia Eau, et réalise des installations destinées à produire de l’eau potable, traiter les eaux usées et pluviales ainsi que les boues récupérées après traitement.

“On ne fait pas de série : chaque pièce est unique”. Ces pièces sont pour 40 % d’entre elles exportées à l’étranger. Certaines sont de taille importante et quittent l’usine par convoi exceptionnel. La concurrence étrangère, le patron d’ABCI ne la redoute pas. “Ce n’est pas rentable de les faire à l’étranger. On fabrique des pièces particulières et à cause du risque de copie qu’il pourrait y avoir en les faisant fabriquer à l’étranger, nos clients préfèrent faire cela ici. Ces pièces requièrent de plus des techniques particulières de conception”.

L’entrepreneur compte continuer à faire croître son entreprise sans entrer “dans une logique de développement à tout va. Le but est de bien faire vivre notre petite PME et ses ouvriers sans lesquels on ne serait rien”.

Article rédigé par Nathalie JAY, paru dans Ouest-France le 22 février 2008